Les Moments Étymos
Le moment Étymos est atelier que nous animons.
Le combat pour le langage est le combat pour la liberté de vivre.» Raoul Vaneigem
Explication et déroulement : les mots ne sont pas des objets unidimensionnels et figés. Les mots sont vivants, ils ont une profondeur, une histoire, une origine. Cette façon d'embrasser le plus souvent possible la profondeur des mots, de prendre du recul sur eux, de connaître leur histoire, leurs différentes ramifications, interprêtations, sens cachés, tout ceci qui concourt finalement à rechercher le "vrai" sens des mots s'appelle l'étymologie.
Mais connaissez-vous l'étymologie de étymologie ? et donc aussi, son "vrai" sens ? (questions fatalement oubliées mais qui devraient pourtant être premières)... Ça vient de Étymos : véritable. L'étymologie n'est donc pas tellement la recherche de l'origine des mots, contrairement à ce que l'on pense couramment, mais il y a plus la notion de la recherche du "vrai" sens des mots. Et en cela, l'étymologie s'oppose donc parfaitement à la propagande qui fait et nous fait faire exactement le chemin inverse. L'Étymologie = L'anti-propagande.
Un moment étymos est un moment collectif, une plongée tous ensemble dans la mer profonde de nos mots. Une invitation à quitter la surface stérile du langage pour sa profondeur fertile. Mais puisqu'il s'agit de racines, de dépots, de ramifications, de passages secrets, cette métaphore pourrait davantage être celle de la terre, de l'humus et du souterrain.
[ Être citoyen c'est penser ses mots ] : De l'opposition entre la pratique régulière de l'étymologie et la propagande, on peut faire apparaître le citoyen. Celui qui lutte contre la propagande par l'étymologie n'est pas l'intellectuel mais le citoyen, car c'est bien la liberté et le vivre-ensemble qui est en jeu. L'étymologue sera l'homme libre, autonome ; le propagandé sera hétéronome et esclave. Celui qui se retrouve constamment piégé par la propagande ne peut que se rapprocher de l'idiotès (personne uniquement intéressé par ses affaires personnelles) et du prolétaire.
De ce point de vue, puisqu'il s'agit de libérer, nous nous donnons la tâche pas mince, de vulgariser et rendre populaire la pratique étymologique (alors que justement tout à été fait pour qu'elle appartiennent aux seuls intellectuels et à certaines classes sociales.). Dit encore plus simplement : les riches utilisent des mots en 3D, les pauvres, en 2D (et c'est relativement fait exprès, ça permet aux riches de créer des concepts opérationnels qui ne seront pas décodés par les pauvres).
Le moment Étymos peut être constitué du topo "Être citoyen c'est penser ses mots" (environ 20 minutes, un peu comme dans la vidéo ci-dessous pour donner une idée) et ensuite, animation d'une grande "foire à l'étymologie."
N.B : le jeu d'homonymie, entre le verbe penser et le verbe panser est relativement éculé, mais il me semble qu'il serait quand même à ajouter à tout ceci, car on peut tout aussi bien considérer la façon dont la propagande fait mentir nos mots comme une dégradation, comme une blessure du langage. Il s'agirait donc bien aussi du même coup de PANSER nos mots (de les récupérer, de les régénérer...).
Pour cette grande "foire" à l'étymologie, chacun est invité à se poser des questions d'ordre étymologique sur des mots rencontrés au fil de l'eau d'ici la tenue de ce moment via un questionnement du type : "Tiens, mais c'est quoi l'origine de ce mot... ? oh surprise, ça vient de là, c'est fou... mais alors, quand on dit... ça veut dire aussi que...mais alors... et donc... Ha mais c'est trop drôle..." et de prendre note de ces recherches et trouvailles.
Rarement, la recherche étymologique conduit à relativement peu de surprises et donc peu d'interprêtations et de conclusions intéressantes, mais le plus souvent, les surprises et les implications sont de tailles (qu'on peut répertorier et restituer ensuite à ses concitoyens dans un "moment Étymos").
Pendant ce moment chacun présentera aux autres ses plus belles trouvailles (20 chacun par ex).
Une belle trouvaille selon moi est une trouvaille étymologique qui amuse, qui choque, qui provoque mille autres questions et une discussion pétillante voire polémique (donc qui s'enchaîne souvent en cascade), et qui a naturellement de fortes implications : sociologique, politique, philosophique, éthique. La pensée est fortement convoquée, ça fait comme un appel d'air.
C'est une trouvaille qui nous révèle quelque-chose, qui donne une sensation d'un "décachement" ou d'un dévoilement, dans le sens grec du mot Vérité : Aléthéia, conçu justement avec un préfixe privatif et le radical lèthè « oubli ».
Sortons nos mots/maux de l'oubli donc, ouvrons la boîte de Pandora (on retrouve une autre homonymie éculée mais qui a fortement sa place aussi).
Sylvain Rochex
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Sylvain Rochex
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