Conférence sur la Déscolarisation de la société
Cet élan se fonde sur les thèses présentes dans l'ouvrage d'Ivan Illich paru en 1971 "Une société sans école" (le titre original signifiant d'ailleurs littéralement : "déscolarisation de la société").
Cette conférence, comme Ivan Illich lui-même, ne milite évidemment pas pour l'ignorance, tout au contraire, mais pour la fin de l'instrumentalisation par l'État et les Pouvoirs du concept originel de skholè (mot grec signifiant le loisir que peuvent se donner les hommes à eux-mêmes pour apprendre. Il s’agit de ce temps qu’ils choisissent de prendre pour se cultiver et qu’ils peuvent prendre car (ou quand) ils ne sont pas harassés par un travail qui répond à la nécessité.)
Ainsi, la conférence est pour "la séparation de l'éducation et de l'État" et pour aller vers des échanges entre égaux.
Nous mettons souvent deux citations en exergue, la première de Cornélius Castoriadis :
« Je perçois l'école non pas comme une institution qu'il faut réformer et perfectionner, mais comme une prison qu'il faut détruire. »
La deuxième, de John Holt:
« L'éducation, avec son fer de lance qu'est le système de scolarité obligatoire, avec toutes ses carottes, ses bâtons, ses notes, ses diplômes et ses références, m'apparaît aujourd'hui comme la plus autoritaire et la plus dangereuse des inventions humaines.
C'est la racine la plus profonde de l'état d'esclavage moderne et mondialisé dans lequel la plupart des gens ne se sentent rien d'autre que producteurs, consommateurs, spectateurs et fans, motivés de plus en plus, dans tous les aspects de leur vie, par l'appât du gain, l'envie et la peur. »
Un relevé de plus de 50 pages des meilleures citations sur le sujet est à la disposition des gens sur demande et constitue la nourriture principale pour cette conférence.
Ce qui est frappant est l'extrême permanence des méfaits scolaires sur de très nombreuses générations et l'inertie atroce de ce système, qui cherche toujours à nous faire croire à son évolution (avec ses fameuses "réformes"), alors qu'il demeure parfaitement inchangé depuis 1880 et que ses fondations sont pourries depuis le départ.
Cette conférence entend justement rétablir bon nombre de vérités historiques concernant les buts avérés de "l'école de Jules Ferry" qui sont de soumettre le peuple aux intérêts des possédants.
En effet, de très nombreux propos de Jules Ferry sont très transparents comme celui-ci :
« Il est nécessaire que le riche paye l’enseignement du pauvre, et c’est par là que la propriété se légitime. »
ou encore celle-ci :
« La République doit prendre en main le citoyen du berceau jusqu’à la tombe.»
Jules Ferry entendait vraiment, avec ses nouvelles lois scolaires "clore l'ère des Révolutions" et on doit malheureusement constater que son pari a été gagné jusqu'ici et que l'école au service des Possédants : ça a marché comme sur des roulettes !
Mais ça doit cesser maintenant. Les désastres écologiques et économiques actuels l'exigent :
« Quant à séparer l’École de l’État, qui pourrait le faire aujourd’hui ? Ni l’État, qui s’y refuse évidemment, ni la société qu’il a scolarisée à son profit. Si donc la forme de l’État vient un jour à être changée, cela ne pourra se produire que par l’intervention de facteurs économiques ou écologiques absolument indépendants à la fois de l’État et de l’École (…). » Dénis de Rougemont (1972)
Maximilien Robespierre, très tôt, avait alerté sur ce problème d’une éducation en situation de conflits d’intérêts : « Le sort du peuple est à plaindre quand il est endoctriné précisément par ceux qui ont intérêt à le tromper et se constituent ses précepteurs. C’est comme si un homme d’affaires était chargé d’apprendre l’arithmétique à ceux qui doivent vérifier ses comptes. »
N.B : Si le nom de « Robespierre » vous fait dresser les cheveux sur la tête, dites-vous bien que c’est surtout un des effets de votre scolarisation justement… (Laquelle ne vous a pas appris le discernement).
Le combat pour la "déscolarisation" est absolument concomitant du travail pour "la vraie démocratie", car le régime politique et le régime d'éducation sont bien les deux faces d'un même problème, se nourrissant l'un l'autre, se complétant à merveille pour perpétuer les injustices sociales, une seule et même escroquerie au final.
En effet, on ne peut combiner scolarisation d'un peuple et démocratie, puisque la scolarisation est l'intériorisation profonde de l'hétéronomie individuelle et collective. L'avènement de la vraie démocratie est concomitant d'un processus de déscolarisation de la société et des cerveaux. Nous sommes des enfants parce que nous avons été scolarisés. Nous ne sommes autonomes en rien car nous avons tous été scolarisés (aliénés et blessés). L'émancipation politique est fonction de l'émancipation éducative.
Cette conférence propose plein de solutions pour retrouver un espace public et aller vers les « échanges entre égaux » dont parle Illich (idée qu’on retrouve également dans le merveilleux proverbe africain : « il faut tout un village pour éduquer un enfant »).
En effet, cette conférence propose de sortir de la dichotomie stérile qui met en opposition deux termes (pourtant non opposables) : école et famille. La troisième voie est celle de la reconquête d’un véritable espace-public pour que nous puissions nous transindividuer librement (Bref, l’établissement d’une skholè libre).
ARTICLES AU HASARD

[On fera des mises à jours pendant une période, l'article sera disponible dans le menu documents principaux]
L'ARGENT, LA LAÏCITÉ, [ ... ]
Réflexions philosophiquesLire l'article
Un texte de Krishnamurti sur la nécessité absolue de sortir du cadre, de se déconditionner, de se... déscolariser :
« la société [ ... ]

L'expression « Il ne faut jamais donner le pouvoir à ceux qui le veulent », synthèse de très nombreux propos philosophiques à [ ... ]
Réflexions philosophiquesLire l'article
Si, tous, nous nous concentrions sur l'essentiel... Si, tous, nous commencions par atteindre l'essentiel... Si, tous, nous passions [ ... ]
Terre et permacultureLire l'article
La dernière demie-heure est vraiment de la haute-volée et va loin dans la subversion. Superbe. Merveilleux.
Réflexions philosophiquesLire l'article
La notion revêt de plus en plus pour moi une dualité contrastée de plus en plus nette. Et finalement, comme toujours en philosophie, [ ... ]
Réflexions philosophiquesLire l'article